L’éclairage représente un poste de dépense majeur pour les entreprises tertiaires et industrielles.
D’un éclairage des locaux bien conçu, en découle la sécurité et la santé des travailleurs aussi bien que la réalisation d’importantes économies d’énergie. Une étude d’éclairement est donc une étape essentielle pour tout projet d’éclairage d’une entreprise.
Zoom sur une des missions de l’Agence Béarnaise d’Electricité qui consiste à optimiser les systèmes d’éclairage industriels, les systèmes de gestion et de régulation de puissance en fonction des besoins.
L’éclairage d’un bâtiment tertiaire, industriel ou résidentiel contribue au confort des usagers, à la productivité des employés, à l’amélioration de la performance et à la sécurité des utilisateurs. Il permet également de mettre en valeur les espaces et l’architecture.
Qu’est-ce qu’une étude d’éclairement en électricité ?
L’étude d’éclairement permet d’accompagner les clients dans leurs travaux de construction ou de rénovation. Cette dernière leur garantit ainsi la qualité d’éclairage et le confort visuel, la conformité aux normes d’éclairage en vigueur et le respect des budgets d’investissement et d’exploitation.
Ce que dit la réglementation
L’éclairage des locaux de travail est soumis à de nombreuses réglementations et recommandations, imposant des valeurs limites indispensables à respecter. Les obligations de l’employeur, du maître d’œuvre et du maître d’ouvrage y sont définies de manière précise.
Depuis août 1983, l’éclairage des lieux de travail fait l’objet d’une réglementation.
Les textes de référence sont :
- Décret n° 83-721 du 2 août 1983 complétant le Code du Travail en ce qui concerne l’éclairage des lieux de Travail, et destiné aux chefs d’entreprises.
- Décret n° 83-722 du 2 août 1983 complétant le Code du Travail et fixant les règles relatives à l’éclairage des lieux de travail auxquelles doivent se conformer les maîtres d’ouvrage entreprenant la construction ou l’aménagement de bâtiments destinés à l’exercice d’une activité industrielle, commerciale ou agricole.
- Circulaire du 11 avril 1984 relative aux commentaires techniques des décrets n° 83-721 et 83-722 du 2 août 1983 relatifs à l’éclairage des lieux de travail.
- Arrêté du 23 octobre 1984 relatif aux relevés photométriques sur les lieux de travail et aux conditions d’agrément des personnes et organismes pouvant procéder à ces contrôles.
- Lettre circulaire DRT n° 90/11 du 28 juin 1990 relative à l’éclairage naturel et à la vue vers l’extérieur.
La réglementation fait partie intégrante du Code du travail et s’applique à tous les locaux affectés au travail et à leurs dépendances, passages, escaliers, circulations, dépôts.
Eclairage général et éclairage de la zone de travail
« L’éclairage doit être conçu et réalisé de manière à éviter la fatigue visuelle, ainsi que les affections de la vue qui en résultent, et permettre de déceler les risques perceptibles à la vue. Les locaux de travail doivent autant que possible disposer d’une lumière naturelle. » Le décret n°83-721 fixe alors des valeurs minimales à respecter en tout point du local et à tout moment, quelles que soient les contraintes liées à l’activité (poussière, fumée) ou au vieillissement des installations.
Concernant les zones de travail, le décret précise également que « le niveau d’éclairement doit être adapté à la nature et à la précision des travaux à exécuter. » Il doit être obtenu par un éclairage localisé et adapté en complément de l’éclairage général.
L’article R.232-7 du code du Travail précise :
– Pour les Voies de circulation intérieure : Éclairement minimal 40 Lux
– Pour les Vestiaires et Sanitaires : Éclairement minimal 120 Lux
– Pour les Locaux aveugles affectés à un travail permanent 200 Lux
Pour les Espaces extérieurs
– Pour les Voies de circulation : Éclairement minimal 10 Lux
– Pour les Espaces extérieurs où est effectué un travail permanent : Éclairement minimal 40 Lux
Pour l’Éclairage de locaux particuliers / Zones de travail
– Pour la Mécanique moyenne, Dactylographie, Travaux de bureaux : Éclairement minimal 200 Lux
– Pour le Travail de petites pièces, Bureau de dessin, mécanographie : Éclairement minimal 300 Lux
– Pour la Mécanique fine, gravure, comparaison de couleur, Dessin difficile … : Éclairement minimal 400 Lux
– Pour la Mécanique de précision, Électronique fine, Contrôles divers : Éclairement minimal 600 Lux
Les étapes de l’étude
Après avoir déterminer le niveau d’éclairement, il faut choisir le système d’éclairage (direct, semi-direct, indirect), la ou les sources lumineuses (halogènes, lampes à décharge…) et le type de luminaires et leur implantation. Ce choix se fera en fonction de la nature du local et du travail effectué (bureaux, stockage…), de l’ambiance, de l’éclairement retenu et de la durée journalière d’utilisation.
Il faut aussi tenir compte de la température de la couleur et de l’indice de rendu des couleurs (IRC) des sources.
- Température de couleur
La température de couleur caractérise la couleur apparente de la lumière émise par une source. Elle est exprimée en degré KELVIN. Cette notion renseigne sur l’ambiance d’un espace éclairé et permet de classer les lampes en :
– » teinte chaude » TK < 3300 ° K (lumière chaude)
– » intermédiaire » (blanche ou neutre) TK entre 3300 ° et 5000 ° K
– » teinte froide » ( très blanche, bleutée) TK > 5000 ° K
Plus la température des couleurs est élevée, plus le niveau d’éclairement doit être élevé. - Indice de rendu des couleurs
L’indice de rendu des couleurs indique les aptitudes de la lumière émise par la source à restituer l’aspect coloré de l’objet éclairé. La Commission Internationale de l’Éclairage (C.I.E.) a défini un indice général de rendu des couleurs IRC ou Ra, évalué sur une échelle de 1 à 100.
« l’indice de rendu des couleurs satisfaisant est supérieur à 80, un indice inférieur à 60 ne pouvant convenir qu’à des activités ne nécessitant aucune exigence de rendu des couleurs »
Par ailleurs, le nombre, la répartition et le choix des luminaires doivent assurer une uniformité de l’éclairement. Pour cela, aucun endroit du local ne doit avoir un niveau d’éclairement inférieur à 70 – 80 % du niveau de l’endroit le plus éclairé. Le décret de 1983 fixe aussi une limite pour le rapport des niveaux d’éclairement général et de la zone de travail, ainsi qu’entre les locaux contigus. Ainsi, dans un local où l’éclairement des postes de travail est de 1000 Lux, l’éclairement moyen général ne doit pas être inférieur à 200 Lux.
Toujours pour assurer un bon confort visuel, il est absolument nécessaire pour l’implantation des luminaires, de connaître la disposition des bureaux, des machines pour éviter l’éblouissement.
Eclairage naturel et moyen d’éclairage des locaux
Aucun niveau minimal de lumière naturelle n’est fixé par la réglementation. Dans tous les cas, il est rarement suffisant pour une activité professionnelle. Il faut donc le compléter par des moyens d’éclairage tels que les tubes fluorescents pour les locaux de hauteur moyenne (< 6 m) et des lampes ballons fluorescentes ou sodium pour les locaux plus hauts. La présence de ballasts électroniques est rare. « Dans l’éclairage des locaux, il faut éviter les effets d’éblouissement et de zone sombre : On y parvient en créant des plafonds translucides lumineux, ou en multipliant les tubes fluorescents sur un plafond classique. »
Les interrupteurs doivent être d’accès facile et munis de voyants lumineux pour les locaux aveugles.
Systèmes d’éclairage selon les activités
Dans les bureaux, les lampes fluorescentes sont majoritairement employées dans les luminaires. Elles permettent, bien disposées, une excellente uniformité d’éclairement. Apparent, suspendu ou encastré, l’éclairage de bureau est souvent complété par des lampes d’appoint pour répondre au besoin de personnaliser la quantité et/ou la qualité de l’éclairage sur chaque poste de travail.
Dans les industries où sont effectuées des tâches de mécanique fine et de précision, ainsi que les secteurs de l’électronique, des renforts d’éclairage sur les postes de travail sont installés. Certains secteurs industriels (chimique notamment) nécessitent l’emploi d’appareils protégés. Les industries où le rendu des couleurs est important (imprimerie) nécessitent l’emploi de lampes adaptées. Enfin certains processus industriels nécessitent l’emploi d’émissions lumineuses particulières type UV ou IR dans des procédés de fabrication de peintures, de matières plastiques, de résines …
Fort de l’expérience dans le milieu médical, Norbert Demonte sait également que « pour l’éclairage des salles d’opération, de certaines salles d’examens et de soins, ainsi que les salles de soins des cabinets dentaires et des prothésistes dentaires, on utilise des appareils d’éclairage adaptés (forts niveaux d’éclairements, contrôle des luminances, spectre des températures de couleur, bon IRC, etc.) »
Ce qu’il faut retenir
Une étude d’éclairage permet :
- De dimensionner le nombre de luminaires nécessaires, la distance optimale entre deux pièces et donc d’installer uniquement les luminaires réellement utiles ;
- D’orienter le choix des équipements, les techniques d’éclairage (sources, luminaires, régulation…) pour diminuer la consommation ;
- D’optimiser les performances des installations (en respect avec les réglementations, les codes du travail) ;
- De calculer le coût global de l’éclairage et réaliser des économies sur l’éclairage (coût de l’investissement de départ, de l’installation, de l’énergie, de l’entretien, calcul d’amortissement, consommation théorique de l’installation, contribution à l’efficacité énergétique…) ;
- De garantir l’accessibilité des lampes et luminaires pour la maintenance ;
- De planifier la maintenance des équipements et produits électriques ;
- D’optimiser la performance énergétique (éclairage naturel/artificiel, systèmes de gestion…) ;
Les luminaires décoratifs peuvent également y être inclus afin d’obtenir une image vraiment globale. Une étude d’éclairement permet alors d’installer correctement, et avec le bon nombre de luminaires, tout en ayant un rendu lumineux le plus homogène possible.